A bord de l’Adamant, un voyage en psychiatrie !

L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : un centre de jour alternatif ouvert en juillet 2010. C’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. On y soigne par la parole, l’échange, mais aussi par la création artistique avec des ateliers de musique, d’arts plastique, d’écriture, de cinéma et même de radio. « Les soignants ne passent pas leur temps à mettre leur statut en bandoulière, à se prendre pour ce qu’ils sont. La frontière entre soignants et soignés, si frontière il y a, n’y est pas dressée en rempart » nous dit Nicolas Philibert, réalisateur de ce film/documentaire, Ours d’Or 2023 à Berlin, en salle depuis 19 avril. Le réalisateur, enchanteur du social, nous propose donc de monter à bord de l’Adamant et d’aller à la rencontre des patients et des soignants qui en inventent - et réinventent - jour après jour le quotidien. Selon lui, « l’Adamant a su rester un lieu vivant et attractif, aussi bien pour les patients que pour les soignants, parce qu’il ne se repose pas sur ses acquis. Et puis le lieu est très beau, cela compte pour beaucoup : les espaces, les matériaux, son emplacement, la proximité de l’eau, quand la plupart des lieux d’accueil en psychiatrie, sans être toujours sinistres et froids, se contentent d’être fonctionnels. »
Une immersion dans un univers qui, ainsi déstigmatisé, nous offre une vision du monde psychiatrique d’un grand humanisme.

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Bernadette Gonguet