Baisse des effectifs dans la Fonction Publique Hospitalière

Les dossiers d'EMPLOI Soignant

En 2008, les effectifs de personnel dans les hôpitaux publics ont baissé pour la première fois. Toutes les explications ici, et zoom sur Paris, Marseille, Lyon et Nancy.

Explications

La Fédération hospitalière de France (FHF) vient d'annoncer que pour la première fois les effectifs de personnel dans les hôpitaux publics ont diminué en 2008 de 0,19% ce qui correspond à la suppression de 1.435 équivalents temps plein (ETP) sur un total de 763.254 ETP.

Cette tendance lourde pourrait se confirmer en 2009 et 2010. Cette baisse ne se retrouve pas quand on considère l'ensemble de la fonction publique hospitalière (FPH), en raison des recrutements effectués dans le secteur médico-social. Pour l'exercice 2008, la FHF a relevé une réduction des emplois soignants, notamment des aides-soignants soit environ 500 équivalents temps plein (ETP) en moins et des agents de service hospitalier (ASH, environ 1.000 ETP en moins). En revanche le nombre d'infirmiers non spécialisés a augmenté.

Par ailleurs, les effectifs des personnels médico-techniques ont baissé d'environ 400 ETP et ceux des personnels médicaux ont légèrement augmenté. Cette diminution globale vient surtout des établissements qui étaient « déficitaires » sur le plan financier et à qui les Agences Régionales de l'hospitalisation ont demandé un « retour » à l'équilibre budgétaire. Cette situation a eu pour conséquence des conflits sociaux parfois très durs.

Prenons quelques exemples pour illustrer notre propos :

• A Paris, l'AP-HP (L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris) prévoit la suppression de 1.000 postes de soignants médicaux (infirmières, aides-soignantes, secrétaires médicales) et de 150 praticiens hospitaliers (médecins) en 2010 ! Il doit économiser 300 millions d'euros d'ici à 2012.
• A Marseille, des postes logistiques et administratifs ont été supprimés en 2009, mais une stabilisation est prévue cette année, assure la direction. Sur le plan financier, la situation s'améliore avec un déficit qui est passé de 58 à 46 millions entre 2008 et 2009. L'objectif est de limiter les pertes à 35 millions cette année pour un budget global de 1,1 milliard. La direction s'est engagée à un retour à l'équilibre d'ici à 2014 en contrepartie d'une rallonge de 25 millions accordée par l'Etat il y a un an.
• A Lyon, les Hospices Civils de Lyon (HCL) devraient alléger leurs effectifs de quelques 800 personnes d'ici à 2013 sur un effectif de 17.000 agents, selon les syndicats.
  « Les départs à la retraite ne sont pas remplacés et des primes de départs volontaires, s'apparentant à des licenciements, sont proposées à certains agents », précise Louisa Nouary, déléguée FO.
• A Nancy. Le déficit de l'exercice 2009 devrait s'établir à 33 millions d'euros, pour un budget de l'ordre de 620 millions. « Le plan de retour à l'équilibre annoncé il y a un an permet déjà de stabiliser le déficit au niveau de 2008 », affirme Philippe Vigouroux, directeur général. La suppression sur quatre ans de 650 postes (dont 200 en 2009), sur les 7.500 que compte l'établissement, par non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, est une des premières mesures engagées. Cette liste noire est malheureusement très loin d' être exhaustive.

La mise en place des Agences régionales de santé (ARS) regroupant les personnels de sept organismes différents (agences régionale d'hospitalisation, DDASS, DRASS, assurance-maladie...), n'est pas sans inquiéter fortement le terrain.

Nous savons qu'il existe des chiffres « incompressibles ». Ainsi pour obtenir un agent 24 heures / 24, il faut au moins 6 équivalents temps plein (hors absentéisme) voir ratio personnel

Des questions se posent : assure-t-on toujours la qualité de soins ? A quand le prochain « grand » conflit social ?

Affaire à suivre ...

Paris, 19 janvier 2010

Webographie
- Les effectifs des hôpitaux publics en baisse, Infirmiers.com

Guy Isambart
Rédacteur en chef
www.infirmiers.com
Guy.isambart@infirmiers.com