Aide-soignant(e) et infirmier(e) en EHPAD, quelle distance adopter dans la relation avec les usagers et leurs familles ?
Les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) ont pour vocation d’accueillir des personnes à partir de 60 ans, pour qui le maintien au domicile n’est généralement plus possible sur le plan de l’autonomie. Bien qu’étant des établissements médicalisés, les EHPAD sont avant tout des lieux de vie où les résidents vont vivre pendant plusieurs années voire dizaine(s) d’année(s).
Travailler en EHPAD implique alors de prendre en charge les mêmes résidents chaque jour et sur de longues périodes. La relation soignant-soigné est donc particulière et peut aussi évoluer avec le temps.
Lorsque vous commencerez à travailler en EHPAD, les habitudes apparaîtront très vite. Comme pour n’importe quel service de soins, il y aura les habitudes organisationnelles liées à la structure. Puis, s’ajouteront les habitudes de vie des résidents. Si certains pourraient trouver cela un peu lassant, il est très agréable de partager le quotidien des résidents et de les prendre en charge au-delà d’un cadre de soins « techniques ». En effet, des liens peuvent se nouer avec les résidents et leurs familles avec qui vous partagerez des moments de vie : animations, sorties, anniversaires, Noëls… qui font partie intégrante du travail soignant en EHPAD. Vous aurez un fort rôle d’accompagnement et de soutien envers les résidents et leurs familles, vous dialoguerez beaucoup avec eux. Ils vous questionneront probablement aussi sur votre propre vie personnelle. C’est lors de ces situations qu’il faudra veiller à garder une juste distance soignant-soigné. Ne vous sentez pas obligé(e) de répondre à une question posée par un résident ou une famille si elle vous semble indiscrète.
De même, bien que des affinités puissent se créer, le vouvoiement des résidents et de leurs familles doit rester de rigueur tout comme le fait de les appeler par leurs noms de famille. Des exceptions peuvent être faites à cette dernière règle pour certaines pathologies (maladie d’Alzheimer par exemple), mais elles doivent être décidées conjointement avec l’ensemble de l’équipe soignante et avec l’accord du résident et/ou sa famille.
Si une situation vous questionne dans le cadre de votre profession, n’hésitez pas à vous tourner vers le psychologue de l’établissement qui connaît très bien les résidents et pourra vous répondre au mieux.
En résumé, la relation soignant-soigné dans un EHPAD est forcément différente par rapport à un service de soins « classique » (du fait de la durée de la prise en charge notamment), mais doit rester professionnelle et avec une juste distance.
Clémentine Thieblemont