Le parcours de Thomas D’Abzac : d’une licence de cinéma à un poste de directeur adjoint de clinique

 

- Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours scolaire et professionnel ?

Je m’appelle Thomas, j’ai 38 ans et je suis cadre de santé. J’ai fait un bac scientifique, puis j’ai entamé une licence de cinéma/ audiovisuel.

Thomas d'Abzac

J’ai toujours été passionné de cinéma, mon rêve était de devenir réalisateur de films mais cette licence ne le permettait pas vraiment. En plus, à cause de mouvements de grève, mon université a été fermée pendant plus de deux mois et demie… J’ai préféré arrêter.

Je me suis alors remis en question sur ce que je voulais faire. Être infirmier n’était pas vraiment une vocation au départ mais l’influence de ma mère, mon père et ma tante qui étaient infirmiers m’a poussée à m’inscrire pour le concours, au dernier moment. J’ai été reçu au concours et j’ai débuté la formation infirmière en septembre 2006 puis j’ai eu mon diplôme en décembre 2009.

Après avoir fait un peu d’intérim, j’ai trouvé un poste de nuit à la clinique Médipôle Saint-Roch à côté de Perpignan en mai 2010, dans laquelle je travaille toujours actuellement.

En 2014, j’ai pris le poste de chef de projet et référent du déploiement Dossier Patient Informatisé (DPI) sur l’établissement. Il m’a fallu 3 ans pour déployer le logiciel sur toute la clinique. En 2017, j’ai aussi pris en parallèle le poste de responsable d’unité de soins en surveillance continue.

La même année, j’ai débuté un DU en management infirmier.

 

En 2020, on m’a confié le poste de responsable d’unité de soins de chirurgie ambulatoire. Un an plus tard, j’ai pris en plus de cela le poste de responsable de l’hôpital de jour endocrinologie. Puis, en septembre 2021, j’ai entrepris un master 2 en management stratégique des organisations de santé.

- En quoi consiste votre métier actuel ?

Mon métier actuel de cadre de santé consiste en beaucoup de choses ! Il y a le versant management/ RH de l’équipe : gestion des plannings et des évolutions professionnelles du personnel, évaluation des compétences… Ce qui est le plus important selon moi dans le management d’équipe, mais qui est aussi le plus compliqué ; c’est de créer un esprit d’équipe.

Je suis aussi responsable des flux de patients, de la coordination globale avec le bloc opératoire pour le parcours patient.

A cela s’ajoute une gestion du service au quotidien de façon plus globale avec des staffs de service, la rédaction des protocoles, la réalisation d’audits réguliers… Tout cela en coordination avec la direction des soins.

- Qu'est-ce qui vous plait le plus dans votre métier, qu'est-ce qui vous a donné envie d'occuper ce poste ?

Ce qui me plait le plus, c’est d’arriver à ce que chaque personne puisse s’épanouir à son poste. Ce qui me plait aussi, c’est de faire « éclore » les compétences, faire ressortir et accompagner des salariés qui ont un potentiel et des qualités, les faire évoluer.

La réussite de projets est aussi très gratifiante.

Ce qui m’a donné envie de faire ce métier, c’est que j’ai toujours eu envie de prendre de la hauteur sur les postes que j’exerçai. Le management m’a toujours attiré, j’aime embarquer les équipes avec moi dans des projets. Même si je suis responsable du service, ce sont eux qui font avancer les choses sur le terrain.

- Décrivez-nous l'un des meilleurs moments dans votre métier ?

Le plus gratifiant pour moi est quand finalement l’équipe n’a plus besoin de moi ! Cela signifie que j’ai réussi à la rendre autonome sur le fonctionnement et que j’ai réussi ma mission.  

Comme je l’ai déjà dit, ce qui me plait le plus dans ce métier est d’arriver à ce que chaque personne, chaque maillon de l’équipe soit à la place qui lui va le mieux. Que chacun puisse s’épanouir à son poste est vraiment important parce que l’épanouissement de chacun permet un épanouissement global au sein de l’équipe.

- Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une personne qui souhaite devenir cadre de santé ?

Avant toute chose, je conseillerai d’abord de mener des projets à petite échelle avant d’exercer ce poste et de se lancer dans le management d’une équipe, pour voir si elle a l’âme d’un manager. Quelque part, je pense que le management soit on l’a, soit on ne l’a pas. La gestion de projet à petite échelle permet de voir si on a ce feeling. 

- Vous allez occuper un poste de directeur adjoint de clinique à partir de janvier prochain, en quoi cela consistera-t-il ?

Effectivement, à partir de janvier 2024 je change de poste et d’établissement pour évoluer professionnellement. Je serai à la fois directeur des soins et directeur adjoint. Ces deux postes sont très complémentaires et très différents. Le directeur des soins s’oriente vraiment sur le fonctionnement et la gestion des soins et des services de l’établissement tandis que le directeur adjoint est axé sur le côté économique et performance de l’établissement. Selon moi, les deux postes doivent être liés surtout sur les cliniques privées car on ne peut pas faire du soin sans avoir un regard de performance mais on ne peut pas faire de la performance sans avoir un regard sur le terrain et les soins.

Ce sera extrêmement enrichissant professionnellement.

 

Clémentine Thieblemont