La répartition des médecins sur le territoire

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6,7 millions : il s’agit du nombre de français qui n’ont pas de médecin traitant en janvier 2024.

Lorsque le concept de « désert médical » est évoqué, nous avons tendance à penser aux régions rurales et éloignées des métropoles, généralement faiblement peuplées.

Or, en 2022, l’URPS a indiqué que plus de 60% des habitants d’Île-de-France vivent dans un désert médical alors qu’en 2015, seuls 7% des habitants de cette régions étaient classés comme tel. A noter également que plus de la moitié des médecins d’Île-de-France sont âgés de plus de 60 ans…

Les chiffres de la DREES ne permettent pas non plus d’être optimistes : au 1er janvier 2023, 99 457 médecins généralistes étaient en exercice en France. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis 2012 (-2%).

Selon l’INSEE, les trois communes de plus de 100 000 habitants les mieux dotées en médecins généralistes sont Angers, Strasbourg et Bordeaux.

Les difficultés d’accès à un médecin généraliste se retrouvent également dans l’accès aux services d’urgence. En 2016, près de 6% de la population soit 4 millions de personnes résidaient à plus de 30 minutes d’un service d’urgence. En 2021, on l’estimait à 6 millions de personnes. 

Dans la majorité des cas, ces difficultés se cumulent c’est-à-dire que la population ayant un accès restreint aux médecins généralistes est également celle ayant un faible accès aux services d’urgence.

Afin de remédier à cette problématique majeure, le gouvernement a proposé plusieurs mesures :

- Le développement des assistants médicaux qui peuvent décharger les médecins des tâches administratives et ainsi libérer du temps de consultation. Un objectif de 10 000 assistants médicaux d’ici fin 2024 sur le territoire a été annoncé. L’Assurance maladie prévoit des aides très importantes pour les médecins qui embaucheront des assistants médicaux.

- L’instauration d’une pénalité financière pour les rendez-vous médicaux non honorés a été annoncée par le premier ministre fin janvier. Ces rendez-vous non honorés représenteraient près de 27 millions de consultations perdues chaque année.

- Une aide financière à l’installation dans les zones sous dotées pour les médecins.

- L’augmentation du nombre de places pour les étudiants en filière de médecine.

En 2023, l’Académie de médecine a également proposé l’instauration d’un service médical citoyen d’un an pour les médecins nouvellement diplômés. L’objectif serait de renforcer la médicalisation des zones sous-denses et d’éclairer le choix de carrière des jeunes médecins par une expérience de terrain.

En résumé, la pénurie actuelle de médecins sur le territoire constitue une problématique majeure et va probablement persister pendant plusieurs années avant de décroitre, tandis que les différentes mesures prises par l’État entraîneront une diminution de cette situation.

Sources :

Clémentine Thieblemont