Trois idées reçues sur le travail de nuit

Au sein des établissements de santé, les équipes soignantes se relaient en permanence afin de garantir la continuité des soins et notamment la nuit.

Nous allons énoncer dans cet article trois idées reçues concernant le travail de nuit et y répondre objectivement.

« La nuit, tu es payé double »

Travail de nuit

Il existe effectivement une valorisation salariale du travail de nuit sous forme de prime horaire, tout comme les dimanches et jours fériés. Cette prime constitue un avantage financier, mais elle ne permet pas de doubler son salaire. A titre d’exemple, un(e) infirmier(e) de nuit exerçant dans le public aura en moyenne 100€ de prime de nuit par mois. Pour un(e) infirmier(e) exerçant dans le privé, c’est en moyenne entre 150 et 200 € de prime, selon les conventions. 

« La nuit, tu n’as rien à faire puisque les patients dorment »

Il s’agit là-aussi d’une fausse idée reçue ! Il y a effectivement moins de soins techniques à prodiguer la nuit (sauf pour certains services comme la réanimation) et moins de perturbations potentielles (téléphone, administration). En parallèle, la nuit est le moment où les équipes ont justement plus de temps à accorder aux patients et à certaines tâches du service (commande pharmacie, vérification du chariot d’urgence…). Les effectifs sont réduits la nuit par rapport à la journée, ce qui permet de travailler plus en autonomie.

« Tu n’auras plus de vie si tu travailles de nuit »

Travailler de nuit implique d’avoir des horaires décalés mais il faut savoir que nombreux sont les soignants ayant des enfants en bas âges qui choisissent justement le travail de nuit, pour une question de praticité et afin de mieux concilier leur vie professionnelle et personnelle.

Les amplitudes horaires du travail de nuit sont plus longues (entre 9 et 12 heures) et permettent donc d’effectuer moins de gardes et d’avoir plus de périodes de repos chaque mois.

Travailler de nuit n’est pas quelque chose de définitif, on peut choisir de travailler à ce rythme pendant un certain temps puis de repasser sur un rythme de jour et inversement. Le plus important est de trouver le rythme qui nous convient le mieux.

Pour finir, notons que la loi prévoit des repos compensateurs obligatoires pour les soignants de nuit. Cela représente entre 3 et 5 nuits de repos supplémentaires par an en moyenne, en plus des congés annuels.

 

Clémentine Thieblemont