Ergothérapeute et kinésithérapeute : quelles différences concrètes dans leurs champs de compétences légales ?

Publié le 13/11/2025
Missions ergothérapeutes et kinésithérapeutes

 

On a tendance à mettre ergothérapeutes et kinésithérapeutes dans la même catégorie ; « rééducateurs ». Pourtant, leurs missions, leurs méthodes et leurs champs d’action sont très différents et clairement définis par la loi. Voici les différences concrètes.

Le kinésithérapeute : soigner le mouvement et la fonction

Selon l’article L.4321-1 du Code de la santé publique, le masseur-kinésithérapeute a pour mission « de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou d’y suppléer ». Son champ de compétence repose donc sur la rééducation du corps : mouvement, motricité, force musculaire, respiration, équilibre ou coordination.
Le kinésithérapeute agit sur les structures anatomiques et physiologiques. Il réalise des actes manuels (massages, mobilisations articulaires), utilise des techniques instrumentales (électrothérapie, ultrasons, cryothérapie) et conçoit des programmes de rééducation. Il intervient aussi bien après un traumatisme, une chirurgie, une pathologie neurologique ou respiratoire qu’en prévention, par exemple chez les personnes âgées ou les sportifs.

L’ergothérapeute : restaurer l’autonomie par l’activité

De son côté, l’ergothérapeute se réfère à l’article R.4331-1 du Code de la santé publique. Sa mission est d’« évaluer les capacités de la personne dans sa vie quotidienne et d’adapter son environnement pour favoriser son autonomie ». Son approche est centrée non pas sur la fonction motrice, mais sur l’usage du corps dans les activités de la vie courante.
Concrètement, l’ergothérapeute aide les patients à retrouver de l’autonomie pour se laver, s’habiller, cuisiner, écrire ou travailler. Il peut concevoir ou recommander des aides techniques (couverts adaptés, fauteuils roulants, barres d’appui, logiciels spécifiques) et proposer des aménagements du logement ou du poste de travail. Il intervient donc souvent à domicile ou en coordination avec des équipes de rééducation, notamment après un AVC, un accident ou une maladie chronique.

Des champs qui se complètent sans se confondre

Ainsi, un kinésithérapeute va travailler sur la récupération du mouvement (par exemple faire retrouver la flexion d’un coude après une fracture), tandis que l’ergothérapeute va s’assurer que ce coude permet de se nourrir ou de s’habiller à nouveau. L’un rééduque la fonction ; l’autre rééduque l’usage.
Les deux métiers se rejoignent souvent autour du même patient, mais leurs logiques sont distinctes : le kinésithérapeute vise la performance corporelle, l’ergothérapeute vise la participation dans la vie réelle. Ensemble, ils forment un binôme essentiel dans les parcours de rééducation et de réadaptation.

Clémentine Thieblemont

 

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