Les soignants et le secret médical : comment concilier transparence et confidentialité

Publié le 29/11/2024
Secret médical

 

Le secret médical est un principe fondamental de l’éthique soignante, une obligation générale absolue. Il garantit la confidentialité des informations personnelles et médicales des patients. Toutefois, pour les infirmiers, aides-soignants et autres professions paramédicales, concilier ce secret avec la transparence dans le suivi et la coordination des soins peut parfois s’avérer délicat.

 

Le secret médical, de quoi s’agit-il ?

Le secret médical couvre toutes les informations que le soignant a sur le patient : son état de santé (diagnostic, traitement…), son identité, ce qu’il lui a confié, ce que le soignant a vu, entendu, compris… Par exemple, un patient peut évoquer une maladie qu’il cache à sa famille, ou faire part de problèmes personnels qu’il ne souhaite pas divulguer.

Le Code de la santé publique (article L.1110-4) précise que « toute personne prise en charge par un professionnel de santé […] a droit au respect de sa vie privée et du secret des informations la concernant ».

Cela signifie qu’aucune information de peut être partagée, même avec des proches, sans l’accord express du patient. Cela permet non seulement de protéger le patient, mais aussi de renforcer la confiance dans la relation soignant-patient.  

 

La continuité des soins

Dans certaines situations, un partage d’informations peut s’imposer pour assurer la continuité des soins entre différentes équipes et différents professionnels de santé. Ce partage doit se faire dans le strict respect des besoins du patient et ne concerner que les informations nécessaires à la prise en charge.

 

Les demandes des proches

Les situations peuvent devenir complexes lorsqu’un proche ou un membre de la famille souhaite obtenir des informations sur l’état de santé du patient. Sans autorisation explicite du patient, aucune information ne peut être communiquée.

Par exemple, si un patient confie à un soignant qu’il ne souhaite pas que ses proches soient informés d’un diagnostic particulier, il est du devoir de l’infirmier ou de l’aide-soignant de respecter cette volonté, quelles que soient les circonstances. La transparence envers les proches doit être abordée avec précaution, tout comme les informations qui sont données par téléphone (les proches téléphonent souvent pour prendre des nouvelles du patient). Il est important de rappeler aux proches que les soignants sont soumis à des obligations légales strictes et que le respect de la volonté du patient prime.

 

En résumé, concilier le secret médical et la transparence est un exercice délicat qui demande aux soignants d’être attentifs et rigoureux. Il s’agit de trouver un juste milieu entre protection des données et partage d’informations essentielles. 

 

Clémentine Thieblemont

 

 

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